Après avoir consacré son 2ème webinaire à l’industrie, la technologie et la déréglementation, la société 2WLS, spécialisée dans les solutions de fidélité client au Maroc, a organisé mardi sa 3ème rencontre sous le thème «Faire de la finance un outil équitable et juste d’inclusion sociale». Un événement qui s’inscrit dans la continuité de son cycle les «Débats vers le haut».
Penser à une finance juste pour accompagner l’innovation Lors de ce webinaire, les intervenants ont débattu de l’inclusion financière juste et comment la rendre équitable. Lors de son intervention, Hicham Amadi, président de 2WLS, a mis l’accent sur la justice dans les finances et comment apporter de l’équité dans les besoins de chacun. «La réalité d’équité c’est de s’adapter aux besoins pour chacun. Le développement s’est basé sur la capacité de production des heures et des heures de travail. Et derrière ces heures, il y a une grande capacité de production. Il faut penser à une finance juste qui va accompagner la créativité, l’innovation et l’agilité», dit-il. En ce qui concerne la question de l’équité, elle consiste, selon lui, à apporter des réponses spécifiques et adaptées à chaque personne et à chaque entreprise. «Il va falloir d’autres critères de financement pour aller plus loin. Les banques considèrent les TPE comme des miniatures. L’équité implique l’accompagnement adapté et donc faire énormément de travail pour comprendre ses besoins et se comporter plutôt comme partenaire ou créancier. Cela implique de la flexibilité au niveau des taux et des outils de financement».
Dans le même sillage, M. Amadi a indiqué que la pandémie a révélé notre potentiel. «J’espère qui il n’y aura pas de retour en arrière et je pense que nos interactions elles-mêmes vont avoir une influence inter-pays. Tout l’écosystème va changer. Il va falloir composer avec le pouvoir. Le secteur du financement a subi énormément de changements en termes d’outils, de process mais en termes de structure globale il n’a pas bougé».
L’endettement face à la crise du point de vue géopolitique Pour Alain Simon, spécialiste des questions de géopolitique, la crise n’a pas creusé un problème financier apparemment majeur. Selon cet expert, la quasi-totalité des Etats ont choisi de recourir aux emprunts. «L’ensemble des pays du monde sont solvables. Ils font le choix d’écrire la page d’histoire qui commence à crédit. Et il me semble qu’il s’agit d’un problème d’iniquité : qui souscrit des emprunts pour résoudre des problèmes contemporains contracte une dette vis-à-vis des générations qui suivent», explique-t-il, en indiquant que la première iniquité qu’il voit apparaître c’est l’endettement pour faire face aux conséquences des problèmes que des générations contemporaines du coronavirus ne savent pas résoudre. Pour ce spécialiste, de très nombreuses décennies et depuis que l’Histoire s’écrit à crédit, il y a des techniques qui permettent de rendre moins inéquitable la technique de l’endettement international. «Il y a eu une solution qui consistera la veille de chaque échéance de remboursement à souscrire un nouvel emprunt qui servira à rembourser le précédent. Malgré l’apparence de l’iniquité, nos enfants n’auront à payer que les intérêts des moyens financiers que nous allons mettre en œuvre pour résoudre des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire dans laquelle nous sommes.
Digitaliser le système financier Dans son intervention, Mohamed Daoud a mis l’accent sur les nouvelles règles de financement à l’instar de la cryptomonnaie qui selon lui vont dominer. Pour ce consultant et conférencier, le gagnant c’est celui qui va mettre en place ce système de financement. Il a révélé d’ailleurs qu’il y a deux tests sur le nouveau mode de paiement, en indiquant que la banque africaine peut contribuer à ce projet.
Finalement, M. Daoud a souligné que les banques centrales vont être créatives pour la digitalisation de la finance. «Je suis très optimiste d’ici 2030, l’Afrique va avoir un système financier digital complétement différent à ce qu’on a aujourd’hui».